Analyse : les taux d’intérêts immobiliers en 2020

2019 aura connu des taux immobiliers historiquement bas. Ceci a encouragé les particuliers à accéder à la propriété ou même investir dans la pierre. Cette année affiche donc un très bon millésime dans l’immobilier. Mais cette tendance va-t-elle durer ? Qu’en sera-t-il dans les mois à venir ? Les taux vont-ils se stabiliser, reprendre une certaine croissance ? Pourraient-ils encore baisser ? Voici quelques premiers éléments de réponse.

15 novembre 2019

Selon l’Observatoire Crédit Logement /CSA, le taux immobilier moyen a connu une vraie dégringolade en passant de de 3,21% en 2012 à 1,20% à la mi-2019. Ces taux ne prennent pas en compte les assurances emprunteurs, et toutes durées confondues. En fait, cette baisse de taux est liée à la politique de la Banque Centrale Européenne (BCE), à la chute des indices financiers, et à la concurrence que se livre les banques entre elles. En effet, afin d’attirer de nouveaux clients, surtout ceux qui ont un bon « profil bancaire », elles sont prêtes à concéder les meilleurs taux d’emprunts possibles 

COMMENT EXPLIQUER CES TAUX BAS ?

Les banques françaises ont la particularité de financer les prêts immobiliers de leurs clients, aux 2/3 sur l’épargne de l’ensemble de leurs clients. Or, plus les français ressentent la crise, plus ils remplissent leur bas de laine ! aujourd’hui, les français sont dans le top des pays les plus épargnants en Europe. Les volumes épargnés sur le Livret A et le Livret de Développement social et solidaire s’élèvent à 400 milliards d’euros, alors que la rémunération du livret A est de 0,75%, ce qui représente 2 fois moins que l’inflation ! et est même susceptible de baisser. Les banques ayant donc peu de frais, elles peuvent appliquer ces faibles taux d’emprunt.

L’inflation est aujourd’hui de 1,8% alors que sur le premier trimestre 2019 par exemple, les taux sur 15 ans ont été en moyenne de 1,15%. Même si sur 20 ans, ils sont à 1,32% et à 1,55% sur 25 ans, ils restent inférieurs à l’inflation. Ce qui signifie que les acheteurs empruntent in fine à des taux d’intérêts négatifs, du jamais vu !

Le précédent record de taux bas remonte à 2016. Cette année-là, il était à 1,33%. Cependant, l’inflation était moins élevée qu’aujourd’hui. Elle était alors de 0,2%. La valeur du taux est donc bien plus intéressante en 2019.

BERCY CONFIRME LE MAINTIEN DES TAUX BAS

Lors de la présentation de son projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2020, le gouvernement a confirmé le maintien du niveau très bas des taux directeurs, qui ont une influence directe sur ceux des prêts immobiliers. Ceci s’explique par un recul de l’économie de la zone euro. De ce fait, la Banque Centrale Européenne (BCE) a dû baisser ses taux d’intérêt. Et elle a laissé comprendre que cette situation allait perdurer.

A QUAND UNE REMONTÉE PROBABLE ?

Il est vraisemblable qu’il faudra s’attendre à terme à une remontée des taux. Cela annoncerait un rebond de la croissance économique, ce qui serait une bonne nouvelle. La BCE n’est pas en mesure aujourd’hui de remonter ses taux directeurs avant au moins le 2ème semestre 2020. Cela signifie que les banques ont à leur disposition d’importantes sommes d’argent, à un coût quasiment gratuit. Elles encouragent donc les crédits, comme elles font déjà aujourd’hui, et ce de plusieurs manières. Tout d’abord, en acceptant des durées de plus en plus longues de remboursement, pour des emprunteurs n’ayant pas nécessairement un apport personnel, à condition quand même d’avoir un assez bon dossier emprunteur.

Finalement, la seule raison qui ferait que cette situation puisse changer dans un avenir proche, serait le changement de politique des établissements monétaires. Mais ceci n’est pas absolument à l’ordre du jour ! 

Aujourd’hui, les futurs acquéreurs ont la chance de pouvoir bénéficier de taux de prêts immobiliers particulièrement attractifs. En outre, les conditions de financement n’ont jamais été aussi souples et aussi idéales.